Cette fois c’est l’attrait de l’Ouest qui l’a emporté. À défaut de chariots bâchés le covoiturage a fonctionné avec efficacité : une quinzaine de pionniers se sont regroupés le vendredi 11 octobre à Bourganeuf après avoir bravé le blizzard de Vulcania. L’Auberge de l’âtre a offert une soupe aux champignons propre à compenser le coup de froid sauvage qui s’est abattu sur les visiteurs de la ville et de sa tour Zizim. Le planning du lendemain ne laissait pas de place à l’improvisation : le matin était réservé à une visite exhaustive du musée Martin Nadaud, à la Martinèche, commune de Soubrebost, où, grâce à une muséographie d’avant-garde et à une guide attentionnée autant qu’enceinte, toutes les phases d’un destin d’exception nous ont été révélées : de maçon à penseur socialiste et à député d’après exil anglais, soit une volonté et des dispositions exemplaires. Une salle du musée, confortablement chauffée, a permis un pique-nique à l’abri du crachin. Puis une visite à la tombe du maître sous un ciel gris, l’église du village, ouverte pour nous, et une pause café quasi ethnographique ont entamé l’après-midi qui, ensuite, a vu les processionnaires faire halte successivement au Moustier d’Ahun (prononcé « Aheu »…), afin d’admirer des stalles aux sculptures confondantes de beauté, puis à Boussac pour saluer la statue en son jardin public de Pierre Leroux, autre figure pensante du socialisme. La halte à Châteauroux a permis un grattage en règle des pare-brise quand au matin il a fallu se rendre à Nohant, visiter le château de George Sand, dont la statue, à la Châtre, a aussi fait l’objet d’un pèlerinage groupé et digestif. Enfin l’après-midi s’est achevé à Épineuil-le-Fleuriel avec la visite guidée de l’école d’Henri Alban Fournier, dit Alain-Fournier (surtout ne pas oublier le trait d’union !), décor de son roman, Le Grand Meaulnes,, roman auquel, en 1913, fut refusé le Goncourt au bénéfice de Le Peuple de la mer de Marc Elder, preuve que le flair des jurys n’est pas toujours infaillible… La visite a permis à tous de se replonger dans des souvenirs d’écolier, assis aux pupitres sous les cartes d’époque.
Et c’est en fin d’après-midi que les pionniers maloniens se sont éparpillés vers des destinations personnelles, heureux d’un programme efficacement concocté par Danièle Latta pour la partie Creuse et par Martine Richard pour la suite de l’itinéraire-découverte.