Benoît Malon, vers 1880 |
- Benoît Malon échappe à la répression puisque, après l'écrasement de la Commune, il est parvenu très vite à quitter la France : ce sont alors dix ans d'exil en Suisse - à Lugano - et en Italie - à Turin, Milan et Palerme - mais aussi de contacts avec les dirigeants socialistes italiens. Il joue un rôle très important au sein du mouvement socialiste de la péninsule italien et écrit fréquemment dans ses journaux. Il y a aujourd'hui tout un mouvement d'intérêt chez les historiens italiens - chez Letterio Briguglio en particulier - pour étudier l'œuvre et l'action de Benoît Malon mais aussi celle de Léodile Champseix.
- Lorsqu'il rentre en France, après l'amnistie de 1879-1880, Benoît Malon a beaucoup appris, réfléchi et publié. Il est devenu l'un des chefs historiques du mouvement socialiste, connu en France et à l'étranger, un historien qui a publié, " à chaud ", la première histoire de la Commune de Paris (La troisième défaite du prolétariat) et qui a lancé le Socialisme progressif : revue éphémère mais qui annonce la Revue socialiste.
Opposé au " mariage bourgeois ", Benoît Malon s'était lié à Léodile Champseix par une " union libre " contractée devant quelques-uns de leurs amis - plusieurs historiens parlent à tort de son " mariage ". Mais, sans qu'il y eut entre eux de crise grave, les liens s'étaient progressivement distendus entre Benoît Malon et Léodile Champseix. Aussi à la fin de leur exil, Léodile Champseix se sépara-t-elle de Benoît Malon. Elle se plaignait amèrement - et à juste titre - des infidélités de son compagnon. Ses grands fils - elle avait deux jumeaux - s'entendaient mal avec Malon. Une jeune étudiante russe, exilée en Suisse, Catherine Katkov, devint sa compagne et le restera jusqu'à la fin de sa vie. Nous savons peu de choses sur elle mais elle apparaît en filigrane comme un personnage assez romanesque, appartenant à cette génération de jeunes Russes de bonne famille allant faire des études à l'étranger et obligées de devenir des exilées à cause de leurs idées car elles savaient qu'elles seraient arrêtées si elles rentraient..